Romans

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Résumé "Le dernier week-end" 

Suite au divorce de ses parents, heureux de se retrouver seul avec Jean, son père qu'il adule, Éric, jeune garçon de seize ans s'installe à Perpignan. Nouvelle vie qui se retrouve bouleversée lorsque celui-ci rencontre la nouvelle amie de son père, Eva, ex-prostituée à l'attitude exaspérante, et Julie, sa fille de vingt-deux ans, fière de son corps, de sa personnalité et qui a déjà les moyens de manipuler les hommes. Inspirée d'une histoire vraie, tout au long du texte organisé comme le recueil de deux témoignages racontés par un confident, que l'on ne découvrira qu'à la fin de l'histoire, des défauts comme les comportements violents dû à l'alcoolisme, les mensonges par omission, les secrets de familles et le manque de communication, apporte une vision tourmentée de la vie.

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Résumé "La danse des crabes"

Pierre à 16 ans lorsque sa mère décide de l'envoyer en Bretagne chez des cousins dont il n'a aucun souvenir. En juin 1945, même si la majorité de la population française fête partout dans le pays la paix retrouvée, Pierre ne comprend pas pourquoi il doit quitter Bordeaux et rejoindre une presqu'ile perdue. Toutefois, au fur et à mesure des semaines, il va apprendre à vivre avec Momo, le « dérangé » de la famille, avec Jaouen le cousin paludier, Tina la maitresse de maison et cuisinière hors-pair, mais surtout il va découvrir un endroit magique entre terre et mer. Les découvertes culinaires venues de l'océan, l'art de créer des plats, d'explorer les saveurs que la terre produit va peu à peu le porter vers une passion pour la cuisine. Et lorsqu'il rencontre Mathilde, sa petite vie d'adolescent boutonneux va alors se transformer en premier coup de foudre. Reflet d'une côte Bretonne d'après-guerre, une histoire de souvenirs d'enfance et de nostalgie, inspirée des romans de Pagnol.  

Extrait "le dernier week-end"

         - Je suis une garce ! Je le sais, mais c'est plus fort que moi. J'aime faire du mal aux gens qui m'entourent. Je ne veux pas que l'on me plaigne, car si j'en suis arrivée là, c'est bien de ma faute. Au lycée il ne se passait pas un jour sans une bagarre avec une élève, ou que je ne fasse une connerie. Jalouse de toutes les filles, j'étais devenue une terreur et tout le monde me craignait, même les mecs ! Un jour, j'ai tabassé dans les toilettes une fille parce qu'elle ne voulait pas me donner son dessert au réfectoire. Je lui ai plongé la tête dans le trou des toilettes à la turque. Elle avait la figure et les cheveux recouverts de merde, avec le nez en sang. J'ai eu plusieurs jours de renvoi, mais au fond de moi, j'étais fière de ma réputation. Maintenant quand j'y repense, j'ai honte du mal que j'ai fait à mon entourage. C'était plus fort que moi, j'avais besoin de m'affirmer, que l'on me remarque et que l'on me respecte. Je n'ai jamais su ce que voulait dire le mot famille et aujourd'hui je ne récolte que les fruits de ma méchanceté. C'est bien fait pour ma gueule ! J'aime parler avec vous parce que vous m'écoutez sans jamais me juger, c'est bien.  

Extrait "Le dernier week-end"

- Je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit-là. Je revoyais l'image psychédélique de ma Julie nue, à genoux entre les jambes de cette putain de fille. Je n'aurais jamais pu imaginer un seul instant qu'elle en arrive là. C'est vrai, ces derniers temps elle m'évitait, mais je pensais que ce n'était qu'une mauvaise humeur passagère et qu'elle reviendrait vers moi. Hélas, non ! Au lieu de ça, Julie se donnait à un être du même sexe qu'elle. C'était vraiment trop sale, répugnant, abject, ça me dégoûtait. Il n'y avait pas de termes assez ignominieux pour décrire tout ce que j'avais ressenti, vous pouvez comprendre ma réaction. Avec tout ce qui c'était passé ces derniers temps, je ne pouvais pas réagir autrement qu'en punissant Julie pour ce qu'elle avait fait. Inconsciemment peut-être, je lui reprochais d'être la fille d'une cinglée et de risquer de devenir folle à son tour. J'ai été violent, je l'avoue, mais je ne pouvais pas admettre que Julie me quitte pour une fille. C'était hors normes, rien à voir avec ce que mes parents m'avaient appris sur la vie, rien à voir avec mon éducation. Quand je suis rentré et que je l'ai vue éprise d'un être totalement irréel, j'ai douté de ma formation intellectuelle et morale. Je me suis dit « J'ai tort, c'est normal d'aimer comme ça, tout ce que j'ai appris n'est pas la vraie vie... » Mon cerveau venait d'exploser dans ma tête et je ne pigeais plus rien. Il fallait que Julie admette que le seul amour qu'elle puisse obtenir d'une personne ne pouvait venir que de moi. Bien sûr après, j'ai regretté mon geste. Je venais d'accomplir un acte de barbarie comme mon père l'avait fait avec sa mère. Je ne valais pas mieux que lui, mais j'aimais Julie, tout simplement. Je n'aurais pas dû la frapper et surtout, je n'aurais pas dû aller jusqu'au bout de mes envies. Quand je l'ai vue dans la douche nue et trempée, je n'ai pas pu me contenir. J'avais trop envie d'elle et je ne pouvais pas admettre qu'elle refuse ces derniers jours mes avances. Julie devait comprendre que pour son avenir et pour son bien-être, il lui fallait un homme, un vrai, une personne responsable et stable. Elle devait supprimer définitivement toutes les insanités de sa jeunesse et oublier que sa mère avait fait la pute pour survivre. Il fallait qu'elle efface de sa mémoire la drogue, l'alcool et son passé, pour se consacrer à son futur. Julie avait besoin de retrouver une stabilité et pour cela il lui fallait quelqu'un de fort et de droit. Je me suis vraiment planté, je ne connaissais rien à la vie, rien aux femmes.

Extrait "La danse des crabes"

Après un parcours qui me parut durer une éternité, traversé de nombreux villages dont certains étaient plus durement marqués par la guerre, et croisé d'innombrables véhicules alliés, le chauffeur de la traction se garait sur la place d'un parvis d'église. J'appris plus tard qu'il s'agissait de l'église Saint-Guénolé du bourg de Batz-sur-mer, édifice religieux du 17e siècle, qui offrait du haut de sa tour, après avoir tout de même grimpé les cent quatre-vingt-quatre marches, une vue imprenable sur l'océan et les marais salants. Là, attendait à côté d'une carriole tirée par un bourrin sans âge, Jaouen le Bourdic. L'homme moderne à la Traction salua l'homme de la terre à la charrette, et après quelques mots de complaisance, le couple et le môme sans voix partirent vers leur destination, me laissant seul avec ma valise.

- Salut p'tit gars !

Avec sa casquette mal posée sur une tête déjà bien dégarnie, un pull marin décousu aux poignets et troué aux coudes, un mégot au coin de la lèvre qui laissait échapper une petite coulée de bave, surplombée par une fine moustache brunie par la nicotine, le père Le Bourdic était bien loin de l'image que je pouvais me faire d'un capitaine au long court, correspondant davantage à un épouvantail échappé d'un champ d'artichauts ! Cependant bienveillant, et se voulant rassurant, il me sourit chaleureusement, présentant au gamin bien éduqué que j'étais, une dentition qui n'avait très certainement jamais connu de pâte à dent et encore moins de dentiste. Je compris alors pourquoi ma mère tenait tant à ce que je me lave les chicots après chaque repas.

- Mat an traou (1), tu as fait bon voyage ?

- Nan !

- Oh, oh ! Pas très loquace le cʼhwiltouz (2), allez, grimpe.

Je prenais place à l'arrière de la charrette en serrant très fort ma valise. J'étais anéanti. J'avais lu « Les Misérables » de Victor Hugo et à présent, à entendre cet homme d'un autre temps brailler « allez hue ! » en faisant claquer son fouet pour faire avancer son cheval, qui laissait sur le parvis un très joli souvenir intestinal, j'étais persuadé que ma mère venait de me vendre à la famille Thénardier. 

(1) Comment ça va ? (2) Gamin, môme.

Extrait "La danse des crabes"

Mathilde allait bientôt avoir dix-huit ans. Elle était très bavarde, mais j'aurais pu l'écouter pendant des heures. Son père était le nouveau Maire, elle était née au Croisic, ses parents aussi, ses grands-parents également et tout l'arbre généalogique de sa famille. Elle se revendiquait Bretonne, fière de l'être et qu'elle n'hésiterait pas à cogner celui qui critiquerait la presqu'île ! Pour ma part, je n'avais aucunement envie de la contredire. Sa mère travaillait dans l'une des conserveries du port ; elle dirigeait les filles qui emboitaient les sardines. Mathilde avait encore ses deux grands-parents, maternels et paternels et ne manquait pas d'oncles, de tantes, de cousins et de cousines. Son idiot de frère de douze ans était son souffre-douleur, elle aimait la pâte à mâcher des Alliés, voulait apprendre l'Anglais et aller vivre à New-York. Je hochais la tête et écoutais, sans vraiment entendre cette fille sublime dont je recevais les ondes féminines en plein cœur.

- Je serai un jour Américaine et pour ça, il faut savoir mâcher leur pâte. Tiens, tu en veux ?

J'ai mâchouillé ce morceau de caoutchouc sans goût, rien que pour lui faire plaisir.

- Gildas traîne toujours avec ce grand bêta de Gaston. Celui-là il faut s'en méfier.

- Pourquoi ? Il ne me fait pas peur.

- Gaston ne sait pas garder sa langue. Dès qu'il sait quoi que ce soit sur n'importe qui, il va le répéter à tout le monde.

- Et son père, il fait quoi ?

- C'est le sabotier du village. Mon père pense qu'il a aidé quelques allemands à s'enfuir, mais personne n'en est vraiment sûr... et à Bordeaux, ils étaient comment les Boches ?

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