Entretien avec la nuit Une jeunesse anéantie
Ecoutez les heures sombres de la deuxième guerre mondiale racontées par un ancien soldat de la 2e Division "Das Reich", âgé aujourd'hui de 95 ans. Face à son avocat, il va dévoiler et raconter ses peines de jeunesse, la violence de son père, l'endoctrinement antisémite dans la jeunesse Hitlérienne, son incorporation au sein de l'Ordre SS jusqu'à l'apogée de l'abominable lorsque qu'il prendra en septembre 1944, la direction du camp d'extermination de Chelmno sur Ner en Pologne.
L'invasion de la Pologne, la France occupée, les batailles extrêmement destructrices comme Moscou, Stalingrad ou la Normandie, aux massacres des villes martyres de Kiev, Lidice, Babi-Yar, Tulle, Oradour sur glane, sera l'horrible réalité d'une guerre qui ne laissera pas indifférent ce jeune avocat, bouleversé par ce récit.
Et vous, qu'auriez vous fait si vous aviez été nazi ?
L'avis des lecteurs et des lectrices
akhesa 29 septembre 2016 Belgique
Waouw ! Cœur sensible, s'abstenir !
Ce roman nous livre le témoignage d'un nazi convaincu, d'un SS non repenti qui assume et décrit avec forces détails les cruautés, tortures, actes de barbarie et autres joyeusetés de ce genre commis au nom de la guerre et de l'obéissance allemande; rien ne nous est épargné ! Toutes les horreurs sont décrites! A lire pour se rendre compte de ce qui un jour a été commis et fait malheureusement partie de l'Histoire.
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Ce que j'en ai pensé
Avec ce roman, je sortais tout à fait de ma zone de confort, et me lançais dans l'Histoire, notre Histoire à tous. Effectivement, nous rencontrons deux personnages qui s'entretiennent avec justesse dans un dialogue sans fin. Émue à beaucoup de moments, choquée à d'autres j'ai trouvé de roman juste dans tous les sens du terme.
Marilire 13 octobre 2016
Pour le Défi collectif de Babélio, j'ai lu "Entretiens avec la nuit" ou " Entretiens avec un SS . De nos jours, en Argentine, un avocat et son client discutent. Ce dernier est un ancien nazi retrouvé par les époux Klarsfeld. Et l'histoire va être relatée par cet ancien commandant de camp, bientôt jugé en tant que Criminel de guerre. Ainsi l'Allemagne, le 3ème Reich, la 2 ème guerre mondiale, les Maquisards, le siège de Stalingrad, les Sonderkommandos, les expériences de Mengele, les chambres à gaz vont être relatées avec moult détails par ce nonagénaire. Endoctriné dès l'âge de 13 ans par les nationaux - socialistes, c'est avec un orgueil démesuré et un semblant de remords qu'il va tenter d'expliquer qu'en guerre tous les coups sont permis ; qu'anéantir tout ce qui n'était pas aryen et tuer, violer, faire du reste du genre humain des esclaves à la solde du führer était légitime ... Même si j'ai trouvé une concordance de temps pas toujours en adéquation, j'ai trouvé cet ouvrage très intéressant. De plus, il serait souhaitable qu'il soit lu dès le collège car il recèle une documentation historique vraiment complète. A lire, même et surtout pour les passages qui soulèvent le cœur...
Pour ne pas oublier les horreurs de la guerre...
Margot - 27 ans Bloggeuse littéraire
Comme vous le savez certainement le thème de ce roman n'est pas du tout ce que j'ai l'habitude de lire et je dois dire que souvent il me rebute, mais cette fois-ci j'ai quand même décidé de me laisser tenter. Dans cette histoire, nous replongeons dans une période très noire de l'histoire, car il s'agit de la Seconde Guerre mondiale. Nous allons nous retrouver dans un huit clos entre un ancien SS et un avocat. J'avoue avoir eu du mal à certains moments, car la lecture devient assez écrasante et j'ai dû m'arrêter plusieurs fois tant cela me dérangeait. Il faut aussi dire que je suis une âme sensible qui ne supporte pas la violence et le mal. Je peux donc être très vite dérangée. Tout au long de l'histoire, l'ancien SS va nous dévoiler son passé en débutant par son intégration dans les jeunesses hitlériennes jusqu'à la fin de la guerre bien entendu. Tout nous sera dévoilé sans aucun oubli. L'auteur à une plume magnifique est-il parvient à rendre les mots tellement vrais que s'en est parfois presque dérangeant dans le bon sens du terme. En effet, ce dernier n'oubliera aucun détail et nous offre une histoire dure et froide. L'accusé maintiendra jusqu'à la fin un message rempli de violence et la lecture en est encore une fois à certains moments très difficiles à poursuivre. Comment peut-on en arriver à un tel point de cruauté ? Voilà la question qui me hante depuis que j'ai refermé ce livre. Ce roman nous permet de nous réinterroger sur les cruautés qui ont eu lieu pendant cette seconde guerre mondiale. Une lecture dont je ressors mitigée, car j'ai eu énormément de mal avec le thème et la dureté du roman, mais encore une fois cela n'est pas dû à l'auteur qui a parfaitement mené ce roman et qui le rend criant de vérité.
Extraits
Extrait
- Quand j'ai, pour la première fois, interrompu la vie d'un homme, ce fut comme lorsque j'ai fait l'amour pour la première fois. Initialement, j'ai éprouvé un mélange d'angoisse et d'adrénaline. L'effet ressenti à l'instant où j'ai tué le second fut troublant, presque terrorisant, et pour les suivants, j'ai réellement pris mon pied, c'était jouissif !
- Et ultérieurement ?
- Tuer m'était devenu banal, commun.
Extrait
- Avant qu'elles ne soient plus bonnes pour les médecins, les opérées juives subissaient encore deux ou trois opérations de contrôle pendant lesquelles une partie de leurs organes était incisée afin d'en vérifier l'état. Dès lors, les juives étaient expédiées directement à la chambre à gaz. C'est probablement à la suite de transformations hormonales provoquées par ces opérations que certaines jeunes filles du camp vieillissaient précocement et donnaient l'impression de femmes âgées. Il y a eu des expériences par électrochocs sur des aliénés et de stérilisation sur des hommes et des femmes au moyen de rayons X. Des chercheurs testèrent des sérums pour la prévention et le traitement de maladies contagieuses telles que le paludisme, le typhus, la tuberculose, la fièvre typhoïde ou la fièvre jaune. La résistance humaine était également testée et les effets du froid intéressaient beaucoup les toubibs. On laissait des prisonniers geler littéralement dans l'hiver polonais, avant de tenter de réchauffer leurs membres en observant la rapidité de la nécrose. Combien de temps fallait-il pour qu'un être humain meure, privé de sommeil, de faim ou par déshydratation ? Les médecins injectaient un liquide pour cristalliser le sang, de l'essence qui durcissait les artères, procédaient à l'ablation des ganglions lymphatiques sur des enfants avant de leur injecter le bacille actif de la tuberculose directement dans les poumons à l'aide d'une sonde. Le docteur Mengele rêvait de fabriquer des clones et de faire en sorte que des mères allemandes puissent à chaque accouchement donner naissance à plusieurs enfants de race pure, pratiquant en une seule semaine, cinq prélèvements de moelle épinière. Ces expériences ont entraîné la mort de nombreux prisonniers, de femmes et d'enfants sans avoir aucune valeur scientifique. J'avais trop entendu ma mère souffrir et, dès que je le pouvais, je bouchais mes oreilles avec des sourdines, cette étonnante invention française, ancêtre des boules Quiès. Souvent, les médecins et les techniciens de laboratoires ne savaient même pas comment procéder. Ils ne dosaient pas les traitements et ne contrôlaient pas la pureté des drogues administrées. La femme de l'un des chefs du camp d'Auschwitz aimait les tatouages, malheur à celui qui en portait. Il était aussitôt abattu et sa peau tannée servait alors de décoration ou d'abat-jour... Bon, ça suffit, ce n'est pas Josef Mengele que vous aurez à défendre.
- Oui, arrêtons les anecdotes du docteur Mengele. J'ai la nausée.